Quel bilan dressez-vous de l’activité globale de Rungis en 2018 ?
Je dresse un bilan positif de l’exercice 2018 : le chiffre d’affaires du Marché de Rungis a cru de 4,2 %, avoisinant 9,4 Md€ ! Notre taux d’occupation progresse de 1 %, atteignant désormais les 97 %. La Semmaris a investi près de 59 M€, poursuivant ainsi la transformation du marché à tous les niveaux : spatial, bien sûr, à travers le marché physique avec, par exemple, la construction du pavillon du porc qui est en cours de commercialisation, mais aussi numérique avec le lancement de notre marketplace et « hors-les-murs », à l’international. Outre ces transformations importantes, l’image du marché et sa perception par le grand public n’ont jamais été aussi bonnes : 92 % des Français en ont une bonne image, dont 32 % une image très bonne, soit 3 points de plus qu’en 2014.
Qu’en est-il plus spécifiquement des livraisons et services à la restauration hors domicile ?Avec le lancement de notre plateforme de vente en ligne, nous avons introduit de nouveaux services de livraison mutualisée à destination des acheteurs favorisant une gestion optimale de la logistique du dernier kilomètre. Le développement des activités de service (préparation, livraison à destination des détaillants et des restaurateurs) se confirme également, avec de très belles performances des grossistes dits « à service complet » assurant approvisionnement et services aux acheteurs.
Quelle a été la gêne occasionnée par le mouvement des Gilets jaunes ? Celle-ci met-elle en danger la viabilité économique de certaines entreprises du Min ?Le mouvement des Gilets jaunes n’a finalement que faiblement impacté nos activités car nous avons bien géré la situation avec nos forces de sécurité et avec diplomatie. Nous n’avons pas connu de blocages, seulement quelques barrages filtrants. Nous avons connu quelques rares et mineurs retards d’approvisionnement liés aux blocages sur les axes routiers hors Ile-de-France mais la force du Marché de Rungis réside dans son adaptabilité à toute épreuve (climatique, sociale).Certaines entreprises qui s’adressent majoritairement aux restaurateurs – notamment du triangle d’or parisien – ont connu davantage de difficultés en raison des blocages répétés dans ces zones qui ont impacté certains acheteurs, mais cela ne reflète nullement l’ensemble de notre activité qui n’a pas marqué de recul notable.
La ligne ferroviaire Perpignan-Rungis est en sursis jusqu’à la fin de l’année. Quel est le calendrier pour trouver une solution pérenne afin de maintenir le transport des fruits et légumes par le train jusqu’au Min de Rungis ?Comme annoncé par la ministre de la Transition écologique et solidaire, chargée des Transports, l’ensemble des parties prenantes de ce projet a mis en place un groupe de travail qui doit aider à la recherche d’une solution pérenne. Il est trop tôt, à ce stade, pour émettre une quelconque projection sur l’avenir de la ligne ferroviaire.
Quel bilan et quels chiffres pour la Marketplace Rungis ?À peine un an après la création de la Marketplace, il est aujourd’hui prématuré de dresser un bilan chiffré, la phase d’exploitation étant trop courte. La Marketplace est encore en phase de test et de recette. Cette première année a été essentiellement consacrée au recrutement des vendeurs afin de monter une offre globale de produits frais en ligne à destination des professionnels. Nous avons œuvré à ce que l’ensemble des secteurs d’activité du marché soient représentés afin d’avoir un catalogue d’une grande diversité. À date, une soixantaine d’entreprises sont présentes avec plus de 3 000 produits ! Nous avons également pu tester une marque d’intérêt importante au niveau de nos acheteurs et la puissance de la marque Rungis, suite à une campagne d’acquisition ayant permis de multiplier par 3 le nombre de créations de comptes acheteurs à Rungis.Le trafic sur le site www.rungismarket.com est en croissance, il a dépassé les 10 000 visiteurs par mois à fin juin. Comme tout projet digital, la Marketplace a vocation à évoluer, des fonctionnalités complémentaires sont prévues sur le second semestre 2019 avec notamment une assurance-crédit demandée par nos grossistes, qui sera active dès fin juillet. Tout cela est donc un début très encourageant !
Comment avance la réflexion de marque et en particulier les échanges avec les opérateurs du marché sur la création d’une marque collective pour les entreprises ?Le Marché de Rungis fête cette année ses 50 ans, j’ai donc souhaité une nouvelle identité visuelle qui sera présentée d’ici à la fin de l’année à l’occasion de notre événement B2C « Rungis au Grand Palais » et qui projettera Rungis dans l’avenir. Il est donc encore trop tôt pour l’évoquer. Propos recueillis par Jean-Charles Schamberger