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[Top 100] Thierry Allègre (Martin Brower) : « 70 % de notre flotte roule avec du biocarburant »

Jean Charles Schamberger
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Thierry Allègre Martin Brower

Entretien avec Thierry Allègre, directeur support opérations de Martin Brower France*

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Comment se déroule la reprise d’activité chez le logisticien distributeur de McDonald’s France ?
Côté volume, nous ne sommes pas encore revenus à la normale. Forcément impactés par la réouverture tardive des salles, il y a 15 jours maintenant, nous sommes à peu près à 80 % de notre activité. Aujourd’hui, une minorité de restaurants n’a pas encore rouvert sur un parc d’environ 1 490 établissements.
Nous concentrons l’activité sur l’existant, nous optimisons, nous ajustons, nous maintenons le chômage partiel, nous organisons l’activité avec nos sous-traitants également. C’est de la navigation à vue puisque la totalité de sa gamme n’est pas encore déployée. Tout dépendra aussi du plan marketing estival qui sera assujetti à l’activité.
Nous espérons reconquérir des volumes cet été. Il y aura moins de touristes étrangers mais avec en contrepartie des Français qui partiront moins nombreux à l’étranger que les autres années. Nous pensons être à 90 % de notre activité au mois d’août. Les restaurants drive sont souvent équipés de terrasses. L’assouplissement des règles de sécurité sanitaire serait également un facteur facilitateur de cette dynamique.

Quels sont les enseignements que vous tirez de cette crise ?
Cette crise sanitaire repositionne le distributeur dans un rôle de garant de l’hygiène et de la sécurité des marchandises qui sont livrées. L’organisation logistique dans son ensemble, dont le conducteur-livreur est l’ambassadeur, doit garantir qu’elle ne propage pas de potentiels germes d’un virus.

Quel bilan dressez-vous de 2019 ?
Après ce que nous avons vécu, cette année paraît très loin ! Tout a bien fonctionné dans le sillage de cette logique d’ouverture de +20 restaurants chaque année, avec une activité soutenue et des volumes en hausse dans la continuité des années précédentes.

Quelles ont été vos avancées significatives ?
D’une part le B100, dont la vraie terminologie est EMHU 100 % c’est-à-dire ester méthylique d’huiles usagées. Début 2019, nous avons donc eu l’autorisation de rouler avec notre EMHU que nous avons déployé sur la France entre les mois de mars et septembre. De fait, 70 % de notre flotte roule avec du biocarburant. Nous sommes vraiment dans cette logique d’économie circulaire, attestée par des organismes extérieurs qui certifient que du puits à la route, c’est 90 % d’économie de CO2. Ce n’est pas neutre ! Rappelons que McDonald’s ambitionne d’avoir zéro diesel dans sa distribution physique en 2025.
D’autre part, nous avons mis en place des véhicules roulant au gaz et nous sommes en attente pour la fin de l’année d’un gros véhicule électrique, un 26 tonnes. Tout ceci s’inscrit dans l’amorce de la transition énergétique et dans la réflexion sur l’organisation de transport au sens large, tant en termes de logistique urbaine que d’activité classique.
Nous sommes toujours dans une logique de mécanisation souple qui nous permet de basculer des palettes Europe sur des demi-palettes.

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Nous poursuivons nos recherches en matière de synergies permettant de rentrer dans la ville avec un camion bien rempli, d’y rentrer suffisamment tôt pour être en avance sur le flux des citadins. Cela nécessite d’avoir des véhicules qui conviennent d’un point de vue environnemental, d’un point de vue silence et de travailler l’organisation avec le restaurant pour que le voisinage immédiat du point de vente ne soit pas perturbé par nos activités logistiques.

En 2019, un gros accent a également été mis sur la sécurité dans les véhicules. Nous avons ainsi sécurisé nos hayons avec des petites rambardes de part et d’autre. Le conducteur les soulève afin de pouvoir utiliser son hayon. Cela évite les chutes lors des sorties de palettes. Nous avons aussi installé des caméras « œil d’aigle » qui sont devenues des standards chez nous. De la même manière nous avons installé des caméras à l’intérieur de la caisse afin de s’assurer que la marchandise reste stable, de se prémunir contre les risques de vol et assurer la sécurité du conducteur.

Enfin, en 2019 nous avons démarré l’extension du site de Lyon, sur le sec et sur le surgelé. Cela nous permet d’optimiser les capacités de stockage.

Et vos projets ?
Sur 2020, nous venons de démarrer la construction de notre site de Nancy, à Dombasle-sur-Meurthe très exactement. Mais tout avait été programmé avant la crise. La question qui se pose désormais porte sur les investissements liés aux projets prévus pour la fin de l’année et l’année prochaine. Il va être nécessaire de les reconsidérer au cas par cas.

*Entretien réalisé le 26 juin.
Propos recueillis par Jean-Charles Schamberger

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