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2/3 des CHR indépendants présentent des risques élevés de défaillance
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Malgré les aides dont ils bénéficient depuis le début de la crise sanitaire, 2/3 des établissements indépendants CHR présentent des risques élevés de défaillance selon une étude du Cercle Perspectives. Pour mesurer ce niveau de risque, l’étude tient compte de 4 indicateurs clés : la consommation ou non du PGE, l’usage de l’activité partielle, le retard sur les charges sociales/fiscales, les impayés fournisseurs. Chaque indicateur constitue un palier de 25 % de risque de défaillance, pouvant s’additionner en fonction de la situation de l’établissement analysé. Si une entreprise cumule les 4 situations, son risque de défaillance s’élève à 100 %.
Le Cercle Perspectives, regroupant 17 des 60 premiers cabinets d’expertise-comptable, vient de publier une étude des risques de défaillance dans les établissements CHR à fin mars. Conçu comme un outil de pilotage autour de 5 indicateurs clé (redressement judiciaire, consommation du PGE, activité partielle, retard sur les charges sociales/fiscales et impayés fournisseurs), cette étude a pour objectif de mesurer le risque de défaillance dans ce secteur d’activité stratégique. « Paralysés depuis le mois de novembre, les professionnels des cafés, hôtels et restaurants se préparent à la réouverture de leurs établissements à la suite des dernières annonces du gouvernement, mais restent suspendus à l’incertitude d’un couvre-feu en yo-yo. Cette perspective encourageante n’enlève rien à la précarité de leurs situations financières. Malgré les aides, dont ils bénéficient depuis le début de la crise sanitaire, 2/3 des établissements indépendants CHR présentent sans grande surprise des risques élevés de défaillance. Un chiffre particulièrement préoccupant qui appelle à la mise en place de mesures toniques pour accompagner dans la durée ce secteur d’activité stratégique, telles que l’allongement de la durée du remboursement du PGE ou la suppression temporaire des charges sociales sur les salaires. La remise en route des établissements va prendre du temps et peser sur les résultats : les dirigeants devant notamment faire face à une pénurie de main d’œuvre », déclare Laurent Chapart, président du Cercle Perspectives.
Si seulement 2 % des établissements analysés sont en situation de redressement judiciaire, le baromètre enregistre un niveau moyen de risque de défaillance à 50 % pour les cafés, hôtels et restaurants. En regardant plus en détail, 2/3 des établissements analysés présentent un niveau de risque de défaillance égal ou supérieur à 50 %, comme l’illustre le graphique de Cercle Perspectives (ci-dessus).
Des résultats disparates
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L’analyse par typologie de risque de défaillance fait ressortir des résultats disparates :
• 85 % des établissements issus de l’échantillon font usage de l’activité partielle qui joue pleinement son rôle d’amortisseur pour le secteur des CHR ;
• Près de 2/3 des établissements indépendants ont entamé leur prêt garanti par l’Etat (PGE) pour payer leurs frais fixes et préserver leur flexibilité financière, dans l’attente d’un assouplissement des restrictions sanitaires ;
• 31 % des établissements affichent un retard de paiement des charges sociales ou fiscales alors que seulement 18 % des CHR accusent des impayés fournisseurs : les chefs d’établissement ont fait le choix de payer leurs engagements, au détriment des charges administratives, afin d’assurer l’approvisionnement des marchandises lors de la réouverture mais aussi par esprit de solidarité avec leur écosystème.
Ce risque de défaillance est proportionnellement plus élevé pour les établissements de petite taille.
Certains secteurs d’activité du marché des CHR présentent des risques de défaillance plus élevés. C’est le cas des services de traiteur : 34 % des entreprises affichent un niveau de risque de défaillance compris entre 75 et 100 %. Cela peut s’expliquer notamment par la nature du marché qui est intimement lié à l’événementiel, l’un des secteurs les plus durement touchés depuis le début de la crise sanitaire.
Au niveau géographique, trois régions accueillent les établissements les plus à risque. Pour la région Centre-Val de Loire, le niveau de risque est très élevé dans la restauration traditionnelle (60 %) et l’hébergement (65%). En Ile-de-France et Hauts-de-France, c’est la restauration traditionnelle qui est le plus impacté avec un taux de risque respectif de 54 % et 57 %.
Consulter/télécharger l'étude de Cercle Perspectives ici.
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