Interview métier Vivalya au féminin : Mélodie, conductrice poids-lourds chez Subéry

Je n’ai pas fait d’études supérieures après le BAC. J'ai travaillé dans différents secteurs : la restauration, la vente, la grande distribution, l’industrie agro-alimentaire ou encore l'expertise en nutrition animale.

Tous les postes que j'ai occupés m'ont beaucoup apporté tant sur le savoir-faire que sur le savoir-être. Mais je n'étais jamais pleinement épanouie. Devenir conductrice poids-lourds, je l’avais en tête depuis des années. En 2020, je me lance dans le titre pro porteur. À la sortie de l’école, c’est l'entreprise Subéry qui me donne ma chance pour débuter dans le métier.

J'ai choisi ce métier pour deux principaux avantages à mes yeux : l'autonomie et la responsabilité (véhicule et marchandises).

Je me sens bien chez Subéry. Je pensais que cela serait une petite expérience, mais pourquoi partir ? Je suis chez Subéry depuis 2 ans et demi, et tous les jours, j'apprends, j'évolue et je m'épanouis au sein d’une équipe que j'apprécie beaucoup. L'entente avec mes collègues est primordiale, ça me donne envie de m'investir.

Je commence à minuit pour terminer vers 8-9h. Depuis peu, en plus d’être conductrice PL, je suis également agent de quai. Je seconde le chef de quai dans la préparation des quais.

Cela passe par la vérification de l’attribution des commandes clients par tournée et l'optimisation des tournées en tenant compte de différentes contraintes :

• la capacité de chargement de chaque camion
• l'heure de livraison désirée par le client
• la situation géographique du lieu de livraison
• le temps de travail quotidien de chaque chauffeur

Une fois que les collègues arrivent et chargent leur camion, je récupère des clients qui peuvent présenter justement trop de contraintes pour certaines tournées et je me charge de les livrer.

En tant que femme, nous devons doublement faire nos preuves, Nous devons montrer que nous pouvons faire ce métier de façon autonome (sans aide devant une difficulté) et aussi bien qu’un homme si ce n’est pas mieux !

Pour la vie de famille, il faut s'organiser : je dors quand je rentre de ma nuit de travail (environ 3 à 4h), ensuite je récupère mes enfants à la sortie de l’école et je profite d'eux jusqu’au coucher. Je redors une heure ou deux et je repars au travail. Le rythme est difficile à prendre au début mais le corps et l’esprit s'habituent.

Comme je le disais : l'ambiance entre collègues. Mon chef de service également, qui est très pédagogue et à l'écoute.

La qualité des véhicules joue aussi, les transpalettes électriques qui sont en cours de développement... Mais le plus important reste la communication et l'entente !

J'aime beaucoup le côté "speed" du métier, et aussi la surprise ! Je prends des commandes qui ne  rentrent pas dans le planning de mes collègues donc je ne sais pas vraiment à l'avance ce qui m'attend.

Notre objectif numéro 1 est la satisfaction du client, qui est essentielle pour la fidélisation !

Pour y arriver, nous devons livrer à l’heure, de beaux produits, et y mettre la manière. Pour moi, le minimum c’est "bonjour, bonne journée, à bientôt !" avec le sourire.

C'est un métier qui a un côté physique, certaines livraisons peuvent être plus difficiles que d’autres, tous les clients que nous livrons n’ont pas forcément une zone de livraison facile d'accès.

Nous travaillons la nuit, certaines personnes appréhendent la conduite nocturne. Mais il n’y a rien de plus facile : nous ne sommes pas distraits par ce qui se passe autour de soi, il y a moins de véhicules voire pas du tout, nous avons la route pour nous, nous ne gênons personne. Je pense que c'est plus difficile de faire des livraisons de journées surtout avec les bouchons aux heures de pointe.

Mais si nous avons de bonnes conditions physiques et de la motivation, homme ou femme, nous pouvons tous y arriver !

Oui, lorsque nous livrons des clients aux accès de livraison compliqué, nous sommes parfois contraints de gêner les autres usagers de la route. Il faut savoir rester patient !

Nous ne faisons que notre travail et les usagers qui ronchonnent derrière nous restent les consommateurs finaux des produits que nous livrons.

L’année dernière, il y a eu beaucoup d’abricots et nous en avons profité : j'ai fait plusieurs clafoutis aux abricots ! Sinon nous faisons régulièrement des tartes aux poireaux, les enfants adorent !