La livraison sur les chapeaux de roues

Chloé Labiche
ÉTUDE
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Avec un rythme de + 20 % par an, la livraison s’impose comme un des plus gros contributeurs à la croissance de la restauration. Selon Food Service Vision, ce segment pesait plus de trois milliards d’euros en 2018 soit 6 % de la restauration commerciale en France. Le cabinet qui estime que le marché devrait doubler d’ici 2022 a donc décidé de se pencher sur ce phénomène avec son étude baptisée La Revue stratégique de la livraison 2019. Première raison de ce succès : des consommateurs en demande. 1 Français sur 2 a déjà eu recours à la livraison au bureau ou à domicile. Près de 8 sur 10 chez les 18-24 ans. Et un tiers de ceux qui n’ont pas franchi le cap déclarent vouloir le faire. En face, les solutions se multiplient. Les agrégateurs comme Uber Eats, Just Eat ou Deliveroo proposent une offre large et variée dans les grandes villes et désormais aussi dans celles de taille moyenne. Enjeux écologiques et sociétauxSans oublier la force d’innovation des restaurants virtuels type Nestor, Frichti ou Food Chéri. Dernier levier de croissance : les gros investissements qui soutiennent le marché de la livraison. « Tous ces acteurs ne gagnent pas de l’argent, loin de là, mais ils ont des capitaux pour se développer, tester des solutions et adapter leur modèle », analyse François Blouin, président fondateur de Food Service Vision. Pour autant les acteurs historiques de la livraison que sont le sushi et la pizza, produits stars de la livraison avec le burger, s’adaptent et se réinventent en termes d’offre avec les dark kitchens mais aussi de service, à l’image de Domino’s Pizza qui "expérimente la livraison autour de 10 mn dans sa zone de chalandise, là où le standard est à 30 mn", souligne François Blouin. Tous ces acteurs doivent faire face aux attentes fortes des consommateurs en termes d’impact sur l’environnement, de respect des livreurs et de qualité nutritionnelle. 70 % des non-utilisateurs estiment la livraison néfaste pour l’environnement et 65 % qu’elle encourage l’exploitation des livreurs. Des questions sensibles mais incontournables. « Chaque acteur de la chaîne de valeur doit intégrer la livraison dans sa réflexion stratégique, que ce soit les fournisseurs agro-alimentaires, les distributeurs, les chaînes de restaurants ou les agrégateurs », conseille François Blouin.
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