Gilles Terzakou : "Pour la première fois, la restauration collective va en prendre plein la figure"

Claire Cosson
Sur le pont durant la pandémie, la restauration collective n'en est pas moins frappée par les effets du Covid-19. Gilles Terzakou, président de MRS Group, tire les premières leçons de cette crise.
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Zepros Collective

Avant d'entrer dans le vif du sujet, quel bilan tirez-vous de l’exercice 2019 ?

Gilles Terzakou

Sur le plan financier, nous avons enregistré une bonne année avec un CA de 141 M€ (+6,5 %) par rapport à 2018. Notre croissance organique a été soutenue avec plusieurs nouveaux contrats : le Campus d’Eiffage (1 200 cvts), Siemens (700 cvts), Prisma Presse (700 cvts), Orange à Lille (500 cvts), Orange à Pau … A noter plusieurs points intéressants dans ce développement. D’une part, MRS Group apparaît comme une vraie alternative aux 3 majors du secteur. D’autre part, le moins disant n’est pas toujours celui qui l’emporte. Dans certains cas, nous avons gagné des contrats en étant plus chers de 10 %. Preuve que l’offre de restauration est devenue un véritable outil de management et de fidélisation des collaborateurs au sein de beaucoup d’entreprises. Tout comme d’autres services d’ailleurs : la conciergerie…

A ce propos, vous avez lancé l’année dernière un service premium avec des Tables de Taillevent. Où en êtes-vous aujourd’hui ?

G.T

Conçues en association avec Gardinier Hospitality, Les Tables de Taillevent, concept haut de gamme sur le créneau des clubs de direction, enregistrent un bon accueil auprès des entreprises. Pour l’heure, nous avons conclu un très gros contrat (1,5 M€ de CA) avec un cabinet d’avocat international à Paris. Celui-comprend un restaurant du personnel, une cafétéria, un room service, et au dernier étage de l’immeuble un club de direction ainsi qu’une salle d’invités. D’autres projets sont en cours de finalisation… Il y a et il y aura demain encore, malgré le contexte actuel, une vraie demande pour ces prestations haut de gamme incluant de multiples services de type hôteliers.

Les conséquences du Covid-19 frappe de plein fouet la restauration commerciale, mais aussi la restauration collective en particulier d’entreprise. Pensez-vous que cette crise sanitaire va rebattre les cartes du marché ?

Pour la première fois, je pense que la restauration collective va en prendre plein la figure notamment le segment sur lequel nous sommes positionnés. La crise du Covid-19 entraîne une remise en cause totale de nos métiers. Télétravail, licenciements annoncés, peur du virus… ces éléments vont générer une baisse de 10 % à 20 % de la fréquentation dans les restaurants d’entreprise.

De quoi nous amener à revoir nos modèles et également nous permettre de répliquer à la concurrence des sociétés de livraison de repas. Process, produits, offre élargie, vente à emporter… il y a du pain sur la planche ! Je reste néanmoins optimiste car MRS est une entreprise agile avec des collaborateurs plein d’imagination. De plus, nous sommes très en avance sur les produits locaux, qui font partis de notre ADN.

Propos receuillis par Claire Cosson

Claire Cosson
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