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Restauration d'entreprise : Sodexo lance un nouveau modèle de production

Claire Cosson
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Equipe prêt à cuisiner Sodexo restauration d'entreprise

La restauration d’entreprise est en crise. Et ce, depuis plusieurs années. Après trois ans de recherches, Sodexo dégaine sa nouvelle « arme » pour inverser la tendance : Prêt à Cuisiner. Au menu : la mutualisation de la mise en place des cuisines dans des ateliers dédiés.
 

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L’innovation est un impératif en temps de crise. Et celui qui veut devenir le leader mondial de l’alimentation et des expériences de qualité, Sodexo, en a pleinement conscience. La preuve. 
Après trois ans de R&D, le groupe a dévoilé voilà quelques semaines un modèle de production inédit destiné au segment de la restauration d’entreprise. Nom de code : Prêt à Cuisiner. Premier atelier du genre, situé à Rungis (94), sur une superficie de 1 500 m2, comptant 25 collaborateurs. La genèse du projet ? « Une conjugaison de facteurs nous a amenés à nous remettre en cause », avoue Nicolas Bailleux, directeur général des opérations Prêt à cuisiner. L’essor du télétravail, bien sûr, qui demande davantage de souplesse dans l’organisation des restaurants pour préserver la rentabilité. Les enjeux environnementaux, également. Sans oublier les exigences croissantes des consommateurs concernant la qualité nutritionnelle de leurs assiettes. Et les besoins économiques des clients. 
Tout cela a fait bouger les lignes chez Sodexo. Jusqu’à ce que naisse le modèle Prêt à cuisiner dans lequel l’entreprise a investi 30 M€ dont 20 M€ dans deux ateliers (Rungis ouvert depuis janvier, Combs-la-Ville opérationnel en septembre), 5 M€ dans le système informatique et 5 autres M€ pour accompagner le changement dans ses restaurants en Ile-de-France.

« Prêt à Cuisiner n’est pas une nouvelle offre. C’est un modèle de production précurseur et innovant qui mutualise la mise en place de la cuisine de nos restaurants. C’est une véritable révolution sur le marché ! »
Nicolas Bailleux, directeur général des opérations « Prêt à cuisiner »
 

Gain de temps pour libérer la créativité

Parce qu’en effet, Prêt à cuisiner change la donne dans l'organisation des cantines d’entreprise. Et pour cause. « Notre modèle de production mutualise la mise en place des cuisines de nos restaurants », indique le directeur général. 
Concrètement, cela signifie que toutes les taches à faible valeur ajoutée (épluchage, taille, découpe), cuissons à l’anglaise des légumes, pâtes, marquage puis cuisson à basse température de certaines viandes (volaille, sautés, voire rôtis) sont effectuées en amont au sein d’ateliers dédiés. Les produits conditionnés sous vide sans additifs ni conservateurs, étant ensuite livrés sur les exploitations concernées. Un gain de temps considérable pour les chefs dont la créativité va pouvoir se libérer. De quoi aussi booster les recettes végétariennes souvent plus longues à mettre en œuvre et réclamant une cuisson spécifique.
« En élaborant plus de 40 % de nos préparations en amont, nous favorisons également la réduction de consommation d’énergie et de fluides sur les sites de nos clients. L’économie d’eau d’environ 30 % », souligne Nicolas Bailleux. Sans compter la rationalisation des m2, la baisse des frais de maintenance... Un modèle qui semble d’autant plus vertueux qu’il s’appuie sur des approvisionnements en produits locaux et de saison. Le tout permettant le développement de filières agricoles et la garantie des volumes aux agriculteurs. « À terme, nos deux ateliers de l’IDF produiront 50 000 repas par jour. Rungis se consacrera à l’ultrafrais », ajoute Nicolas Bailleux. 
Mais d’autres laboratoires pourraient voir le jour ailleurs en France et éventuellement sur d’autres segments. Affaire à suivre !

Des procédés rigoureux et des technologies innovantes

Bon, sain, responsable et végétal. Telle est la philosophie du modèle de production « Prêt à cuisiner ». Philosophie qui a conduit Sodexo à mener un travail de réflexion de trois ans, accompagné de la création d’un véritable laboratoire de R&D, situé à Rungis (94). Rigueur et fiabilité des procédés et des technologies employés y ont là fait l’objet de nombreux tests. « L’objectif étant que tous les produits préparés dans nos ateliers soient sans additifs ni conservateurs », précise Nicolas Bailleux. Pour parvenir à ce résultat, la SRC a opté pour la pasteurisation qui permet, en fonction des barèmes (couple temps-température) appliqués, de conserver les produits sans altérer leurs qualités nutritionnelles et organoleptiques. « Nous disposons ainsi de durées de vie (DLC) semi-longues, de quatorze à vingt et un jours au maximum », précise le directeur général. Mais, Prêt à cuisiner recourt également aux cuissons longues à basses températures.
Autant de techniques qui garantissent la qualité gustative et nutritionnelle des produits. Mais qui nécessitent un matériel spécifique. L’atelier de Rungis est ainsi équipé d’outils professionnels format XXL et dernier-cri : un tunnel de cuisson, deux cuiseurs multifonctions, deux mélangeurs, outils de découpes légumes, une doseuse liquide, un autoclave double panier, un ensemble de cuisson et refroidissement (Capic)…

La chasse au gaspi !

L’association International Food Waste Coalition estime à 108 g par jour et par convive le gaspillage alimentaire en restauration d’entreprise en 2022. Un chiffre qui devrait baisser grâce au modèle de production Prêt à cuisiner selon Nicolas Bailleux. « Notre modèle a beaucoup de vertu dans ce domaine », assure-t-il. « Nos équipements sont plus performants que ceux habituellement utilisés. Ils génèrent moins d’épluchures et moins de biodéchets. Les mesures que nous avons réalisées ont révélé une baisse des biodéchets produits sur les restaurants de plus de 40 %, et si l’on réintègre les déchets (épluchures) produits sur les ateliers, un gain net de -15 % », assure l’intéressé. 
Autre avantage non négligeable : l’ajustement de la production au plus juste de la fréquentation réelle des restaurants, et donc la limitation du gaspillage en fin de service (les « invendus »).

Claire Cosson
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