Agores réplique au rapport de la Cour des comptes
Publié le 25 février dernier, le rapport de la Cour des comptes n’est pas tendre avec la restauration collective.
Selon l’institution, celle-ci constitue « une charge budgétaire importante pour les collectivités qu’elle soit gérée en direct ou confiée à un prestataire via un contrat souvent défavorable ». Malgré son coût élevé et variable d’une collectivité à l’autre, ce service « ne fait que rarement l’objet d’une évaluation financière consolidée », estime par ailleurs en substance l’organisation.
Un constat auquel n’a pas manqué de répondre dans une longue lettre argumentée, Christophe Hébert, président de l’association nationale des responsables de la restauration territoriale (Agores). Si ce dernier approuve les recommandations de la Cour des comptes concernant notamment la mutualisation des services et la mise en place d’indicateurs de suivi, il regrette que « ce rapport laisse à penser aux futurs élus de la République qui seront élus en mars prochain, qu’il est compliqué de gérer un tel service, tant ce rapport illustre ses propos de cas d’école parfois un peu caricaturaux ».
Complexité du dispositif lié au programme européen fruits et légumes, laits et produits laitiers
Concernant les modes de gestion multiples, le président d’Agores souligne que dans sa charte de qualité, son organisation défend depuis de nombreuses années l’idée « d’un service unique de restauration dédié rattaché à la direction générale qui engloberait la gestion de l’ensemble des personnels associés et souvent dilués dans des direction enfance, jeunesse… aux fins d’optimiser les compétences et les moyens humains ».
Abordant le sujet des nouvelles exigences en matière de qualité alimentaire (article 24 loi Egalim), Agores pointe du doigt le fameux programme européen « fruits et légumes, lait et produits laitiers à l’école » qui encourage la distribution de produits de qualité dans le scolaire (aide versée de 35 M€ versée à la France). « Cette aide n’est malheureusement pas distribuée, pour la seule année 2018 le montant de l’aie perçue par les collectivités s’élève à 120 K€… Cette désaffection du dispositif est liée à la complexité administrative de l’opération », écrit ainsi Christophe Hébert dans son courrier.
Mettre en avant les bonnes pratiques
Et de poursuivre en précisant que les « procédures de marchés publics rendent en outre difficile l’accès aux produits locaux… nous militons pour la reconnaissance de l’exception alimentaire qui permettrait de réaliser 40 % du montant total des achats de denrées par les collectivités hors procédures formalisées. » Pour conclure, le président d’Agores souligne les importants problèmes de formation et estime que « le rapport ne met pas suffisamment en avant les bonnes pratiques qui se sont développées et accélérées ces dernières années. »
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Christophe Hébert, président d'Agores