Le Haut Conseil de la Santé Publique veut moins de viande au menu

, mis à jour le 25/08/2025 à 17h17
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viande poulet boeuf  porc sur une planche en bois

Dans son avis publié en juillet contenant plus trois cents pages, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) appelle à une profonde refonte du Programme national nutrition santé (PNNS). 

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Ce nouveau cadre, qui couvrira la période 2025–2030, doit, selon le HCSP, intégrer les nouveaux déterminants de santé tels que le sommeil, l’activité physique et la durabilité environnementale. L’alimentation y est abordée de manière systémique, en cohérence avec la Stratégie nationale alimentation nutrition climat (SNANC).
Parmi les recommandations structurantes, le HCSP insiste sur la nécessité de réduire la consommation de viandes, en particulier la viande rouge et la charcuterie. Il préconise de fixer des seuils maximaux de consommation pour l’ensemble des viandes (rouge, blanche, charcuterie) en s’appuyant à la fois sur les critères sanitaires et écologiques. Cette évolution devra s’accompagner d’une information claire sur les impacts santé et environnement des différentes viandes, et sur les substituts disponibles, qu’ils soient végétaux ou animaux (poissons, œufs, etc.).
Le HCSP recommande également de promouvoir la consommation de légumes secs (au moins deux fois par semaine) et de produits céréaliers complets, en soulignant leurs co-bénéfices nutritionnels et environnementaux. Ces recommandations supposent un renforcement de l’environnement alimentaire, via un meilleur placement en magasin, en restauration collective et des actions de sensibilisation ciblées.

Plutôt du bio

Autre axe fort du rapport : la valorisation des produits biologiques, pour leur moindre teneur en pesticides et leurs externalités positives. Le HCSP propose un accompagnement structurel du développement de la bio, incluant une réallocation des soutiens publics vers les filières durables, un encadrement des marges appliquées par la distribution, et des actions spécifiques pour les territoires ultramarins.
Enfin, si le HCSP maintient la recommandation de consommer des produits de saison, il écarte une promotion explicite du “localisme”, estimant que l’origine géographique ne garantit pas systématiquement un meilleur bilan environnemental. L’étiquetage de l’origine reste recommandé pour une information éclairée du consommateur, mais sans en faire un critère nutritionnel en soi.
Pour assurer l’efficacité du PNNS 5, le HCSP appelle à une gouvernance renforcée, une meilleure coordination locale, et l’introduction de leviers fiscaux et réglementaires, au-delà des simples incitations volontaires. L’ensemble des recommandations vise à articuler santé publique, équité sociale et transition écologique, dans une logique cohérente avec les engagements climatiques et nutritionnels de la France.

CONSOMMATION DE VIANDE EN EUROPE

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Rédactrice en chef de Zepros La Collective, Claire Cosson cultive une passion singulière pour l’univers de la restauration collective. Depuis plus de vingt ans, elle observe et décrypte les mutations d’un secteur souvent discret mais essentiel.
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