EquipHotel plie mais ne rompt pas

Chloé Labiche
Interview
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Des indicateurs globalement au vert mais une organisation qui reste sur le qui-vive. La prochaine édition d’EquipHotel prévue du 15 au 19 novembre Porte de Versailles, à Paris, ne sera certes pas un grand cru en termes d’affluence ni d’exposants mais entend bien rester solide en termes de proposition. L’équipe travaille activement à des parades face à l’inquiétude liée aux risques sanitaires comme nous l’explique sa directrice Béatrice Gravier.

Comment s’annonce la prochaine édition d’EquipHotel ?

C’est difficile à vivre au jour le jour car il y a beaucoup d’inquiétudes chez certains de nos clients du fait des conditions sanitaires et des autorisations gouvernementales qui fluctuent. Cela rend également l’organisation des choses compliquées. Avec des contraintes de 5 000 personnes maximum par pavillon et 110 000 participants répartis sur 5 halls et 5 jours, nous tenons la jauge. Ce que nous validons surtout actuellement c’est le niveau de confiance par rapport à la manifestation. Côté exposants il reste fort, nous serons autour de 1 200 exposants, contre 1 500-1600 habituellement. Sur un salon comme EquipHotel cela reste conséquent. Je perds du monde un peu dans tous les halls et les segments mais l’offre demeure valide, je conserve une audience et une offre suffisamment qualitative pour maintenir la manifestation au mois de novembre. Côté visiteurs nous avons ouvert nos enregistrements fin juillet avec un démarrage plus lent que d’ordinaire. Mais nous savons que le gros des troupes s’enregistre six semaines avant l’événement. Les prochaines semaines seront décisives.

Qu’avez-vous mis en place pour vous adapter à la crise ?

Nous montons une offre digitale, notamment à l’attention de nos visiteurs étrangers qui peuvent avoir des difficultés à venir. Je ne crois pas fondamentalement aux offres digitales seules mais des modèles hybrides peuvent être des formes de solutions. Nous effectuons également un remodelage des pavillons. Transgourmet organisait traditionnellement un marché alimentaire de plus de 2500 m2. C’est devenu, au regard du contexte, pour eux trop onéreux et compliqué à gérer. Ils restent cependant présents et seront partenaires des grands débats d’EquipHotel. Ce sont des tables rondes qui se tiendront dans une grande agora. Le positionnement de ces grands débats est de dire que les hôteliers et les restaurateurs sont avant tout des chefs d’entreprise qui doivent tenir leur barque dans un contexte difficile. On y parlera RH, finances, subventions et aussi marketing. Cela va occuper une partie de l’ancien espace Transgourmet. Le reste sera investi par l’art de la table qui, traditionnellement, était en 7.1 et qui nous demandait depuis plusieurs années de réintégrer le hall restauration car ce sont les mêmes acheteurs. Je ferme le pavillon 7.1 pour privilégier l’optimisation des espaces et garder quelque chose de compact et de facile à exploiter pour les visiteurs.

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En en quoi EquipHotel a un rôle à jouer dans cette crise que traverse la restauration ?

Quand on est en difficulté il ne faut pas rester tout seul. Il faut s’ouvrir, aller voir les autres, prendre des conseils, de bonnes pratiques. Ce qui est toujours difficile quand on est en crise. La profession a besoin de se connecter, de parler, d’échanger. Nous voulons jouer ce rôle.

Quelle place tient la restauration dans le salon ?

Le secteur est évidemment confronté à des problématiques de calendrier. Cela prend du temps et cela coûte cher d’enchaîner deux grandes manifestations. Mais les calendriers de salons sont difficiles à bouger et pour l’hôtellerie pure le mois de novembre est parfait. L’équation n’est pas évidente à résoudre. Nous avons quand même une alternative potentielle avec le salon Sandwich & Snack Show qui peut être travaillé pour en faire quelque chose de plus fort et de plus gros, une solution pour répondre aux besoins des équipementiers de cuisine et des restaurateurs.

D’ailleurs qu’en est-il du Sandwich & Snack Show* ?

Le salon est maintenu mais nous restons attentifs à la situation car il y a des quatorzaines qui se mettent en place dans les pays européens. Nous avons encore beaucoup d’incertitude quant à la possibilité des nombreux Italiens présents sur Parizza à pouvoir venir.

En quoi pensez-vous que cette crise va impacter durablement les salons ?

Cette crise est profonde mais ce n’est pas la première que nous traversons. Au début des années 2000, avec l’explosion d’internet, on annonçait la mort des salons. Il n’en reste pas moins que la rencontre entre les gens pour faire du business de haut vol, passer de grosses commandes, demeure importante. Les salons vont changer, se remodeler mais la nécessité de se rencontrer au niveau professionnel sera toujours là. Après, les mastodontes qui ont 80 % de présence internationale seront peut-être un peu plus chahutés. Mais des salons intermédiaires comme EquipHotel, qui ont une audience internationale mais qui on une base française forte, devraient sortir leur épingle du jeu.

Vous pouvez vous inscrire au salon EquipHotel ici et bénéficier du code promo EPF022

*En raison des circonstances liées à l’épidémie de COVID-19, dans le contexte sanitaire actuel local et mondial, Reed Expositions France a finalement annoncé que l’édition 2020 de Sandwich & Snack Show, Parizza et Japan Food Show initialement prévue du 20 au 22 septembre prochains est reportée du 31 mars au 1er avril 2021.

Chloé Labiche
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