[Cantines] 37 % de bio en moyenne dans les assiettes pour un coût denrées de 2,14 € par repas

Claire Cosson
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Alors que les calculettes chauffent sérieux avec l’entrée en vigueur au 1er janvier 2022 de loi Egalim sur la qualité des produits en restauration collective (50 % de produits dits durables dont 20 % de bio en valeur d’achat), l’Observatoire national de l’association Un Plus Bio jette un pavé dans la mare. Il n’existe pas de corrélation significative entre la part du bio dans les menus et le coût denrées par repas.
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A l’occasion de la remise des Victoires des Cantines Rebelles, l’association Un Plus Bio, a dévoilé jeudi 17 novembre, les résultats 2021 de son observatoire national de la restauration collective bio et durable. Des données chiffrées qui tombent à pic à l’aube de l’entrée en vigueur au 1er janvier 2022 de la loi Egalim qui oblige la restauration collective à servir 50 % de produits durables dont 20 % de bio (en valeur d’achat).

Réalisé à partir d’un échantillon de 6 766 cantines* (dont 54 % en cuisine sur place, et 39 % en cuisine centrale) servant 1,2 million de repas par jour, l’observatoire révèle qu’en moyenne ces établissements se situent à 37 % de produits issus de l’agriculture biologique (soit 17 % de plus que les objectifs fixés par la loi Egalim) avec un coût denrées à 2,14 €.

Les résultats obtenus à partir de l’échantillon étudié montrent qu’il n’y a pas de corrélation significative entre la part de produits bio dans les menus et le coût denrée par repas. Ainsi, parmi les collectivités qui ont coût entre 1,80 € et 2 € par repas, la part de bio varie entre 7 % et 100 %.

Si l’on considère le coût denrées moyen selon le niveau de bio (en restauration scolaire uniquement), à moins de 20 % de bio, le coût denrées moyen est de 2,06 € par repas. Entre 20 % et 40 %, il s’élève à 2,02 € par repas.

« Cette analyse étonnante donne une lecture précieuse de l’approche financière des collectivités en faveur de l’alimentation de qualité », expliquent les auteurs de l’observatoire. Et de poursuivre, « les territoires mettent en place des mesures précises pour contenir leur budget tout en améliorant la qualité alimentaire. A commencer par la lutte contre le gaspillage, les menus végétariens et les produits de saison, bruts et locaux. »

Les menus végétariens s'imposent

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Autre point constaté par l'observatoire : la part de bio et le coût denrées sont différents selon le type de collectivités étudiées, les organisations ainsi que les modes de fonctionnements. Ainsi, dans les grandes métropoles (plus de 5 000 repas par jour en cuisine centrale uniquement), la part du bio s’élève en régie à 23 % contre 32 % pour la gestion concédée et le coût denrées repas à 1,81 € contre 2,06 €.

Pour les petites villes (de 500 à 1 000 repas par jour en régie uniquement), la part du bio atteint 42 % en cuisine centrale contre 39 % sur place. Quant au coût, il est de 2,09 € en cuisine centrale contre 2,16 € en cuisine sur place.

Parmi les outils employés par les cantines pour gérer au mieux le coût denrées tout en améliorant la qualité alimentaire de l'assiette, l'observatoire souligne le recours à la mise en place d'un menu végétarien. 81 % des cantines analysées proposent des menus végétariens. 71 % d'entre elles le font de manière hebdomadaire et 7 % avec une alternative quotidienne.

A noter que parmi les cantines qui proposent un menu végétarien, 62 % déclarent acheter de la viande bio contre seulement 37 % chez celles qui ne proposent un menu végétarien que de façon irrégulière.

*L'enquête annuelle de l'observatoire repose sur la collecte et l'analyse de deux sources de données : une enquête en ligne sur le site de l'observatoire www.observatoire-restauration-biodurable.fr représentant 6 000 cantines et 1 million de repas quotidiens; des données issues des audits menés par Ecocert En Cuisine auprès de 1 878 cantines qui produisent 400 000 repas par jour.

Claire Cosson
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